L’objectif de ce colloque vise à aborder une réflexion sur le foncier agro-pastoral dans une perspective de la viabilité économique et sociale de ces principaux piliers de l’economie qui sont l’agriculture et l’élevage. En outre la gestion actuelle des ressources naturelles fait souvent l’objet de conflits entre les usagers avec des conséquences parfois triste.
Durant les trois (03) jours, plusieurs thématiques ont été abordées au cours de cet événement. En plus de la journée introductive, les interventions ont été organisées le deuxième jour en quatre axes parallèles de questionnement et d’innovations : Axe1) : Processus d’élaboration des politiques foncières agropastorale ; Axe2 : Statut des terres agropastorales et des communs pastoraux ; Axe3) Dispositifs de gouvernance responsable du foncier agropastorale Axe4) Mécanisme d’information et de défense des droits par les agriculteurs et les éleveurs.
Lors de la cérémonie inaugurale, le Président du comité d’organisation, Haroun Moussa, Secrétaire Général du Ministère de l’Elevage et des Productions Animales a souligné que la problématique du foncier agropastoral mérite une réflexion plus approfondie pour susciter l’émergence de nouveaux système de régulation foncière adaptés à nos réalités tchadiennes.
Pour le Ministre de l’Elevage et des production Animales Dr ABDERAHIM AWAT ATTEIB dans son mot d’ouverture, a rappelé que le cadre législatif et règlementaire régissant l’accès au foncier et autres ressources naturelles n’est pas en phase avec le contexte actuel. Entendu que notre système d’élevage repose sur une utilisation extensive et mobile des ressources car l’équilibre dans l’alimentation du troupeau doit se trouver dans la complémentarité spatiale et saisonnière des différents parcours disponible, plutôt que dans l’exploitation ciblée d’une zone donnée.
Didier Carton Représentant de l’Union Européenne quant à lui a souligné que la gestion du foncier est un enjeu majeur dans tous les pays sahéliens et particulièrement au Tchad. Pour permettre d’améliorer les productions agricoles mais aussi d’éviter les conflits entre les différents acteurs, il faut chercher à limer l’anthropisation croissante de nos écosystèmes et renforcer la résilience des producteurs face aux changement climatique.
La Coordonnatrice Régionale du PRAPS Dr EDWIGE YARO BOTONI, représentante le Secrétaire Exécutif du CILSS a laissé entendre que les résolutions issues de ce colloque puissent être vulgarisées pour le bien de l’Afrique d’une manière Générale.
Enfin, TRAORE SY ALAIN Directeur Agriculture /Développement Rural Commission CEDEAO et celui de la CEEAC, ont réitéré leur appui pour la prévention des conflits , la bonne gouvernance du foncier qui doit permettre de sécuriser les terres utiles en réduction afin de faire vivre harmonieusement les éleveurs , les agriculteurs et les transhumants et de faire cohabiter la faune sauvage avec l’ensemble de ces acteurs.
En effet, ce colloque régional s’inscrit bien dans le cadre d’une sécurisation du foncier agro-pastoral. Il s’agit pour les organisateurs et les parties prenantes d’aller au-delà de simples recommandations sanctionnant souvent la fin des rencontres pour produire des connaissances sur le foncier agro-pastoral afin d’aider les politiques à trouver un équilibre entre les mobilités nécessaires à la gouvernance pastorale et la définition officielle et éventuellement rigide des droits que suppose la sécurisation d’un titre juridique. Reconnaître la légitimité des mobilités dans les droits d’usage liés aux nécessités pastorales (accès, passage, pâturage, abreuvement etc.) permet de renforcer et d’adapter les droits positifs aux réalités des systèmes de production pastorale et par conséquent de sécuriser le foncier agro-pastoral. Ce colloque, au-delà des politiques à l’intérieur de chaque Etat, a aussi abordé la question de la politique foncière qui s’intègre dans une perspective régionale de gestion de l’élevage pastoral. A l’issue de ce colloque, les participants ont adopté une déclaration dite « N’Djamena ».