Dans le cadre de sa mission de diffusion des connaissances sur le développement pastoral, la Plateforme Pastorale du Tchad a organisé une conférence avec le département de Géographie de l’Université de Moundou. Le 16 juin la Plateforme Pastorale a mobilisé une délégation composée de MM. DOUMGO SANA Sevéia DGA-DPPA du Ministère de l’Elevage, Ali Brahim BECHIR Université d’Ati et consultant pastoraliste mobilisé dans la préparation de la Stratégie Nationale de Développement Pastoral, Sougnabé PABAME assistant technique en appui à la Plateforme et Bernard BONNET assistant technique IRAM.
Après échanges avec les responsables de l’Université et examen des conditions de sécurité au vu des évènements récents survenus à N’Djaména, l’amphi de l’Université de Moundou a accueilli près de 300 étudiants du département de géographie pour une conférence de plus de quatre heures sur les différents enjeux et perspectives des systèmes pastoraux au Tchad, enjeux économiques, enjeux environnementaux et enjeux sociaux. L’introduction de la conférence a été développée par Mr DOUMGO SANA Sevéia, Directeur Adjoint du Développement Pastoral et des Productions Animales du Ministère de l’Elevage et de l’Hydraulique. Le contexte bien spécifique du pastoralisme tchadien a été développé par les Dr Sougnabé PABAME et Ali Brahim BECHIR. M Bernard BONNET a souligné les enjeux et les défis essentiels à relever pour un développement pastoral et agro-pastoral durable, en s’appuyant sur la Déclaration de N’Djaména qui porte les principales orientations à rechercher dans les politiques publiques du moment.
Suite aux interventions des conférenciers, plusieurs séries de questions ont été traitées à la demande des étudiants, nombreux à poser s’interroger sur ce système d’activité crucial en terme de gestion des ressources naturelles et d’aménagement de l’espace rural. Au menu de ces échanges nous citerons notamment : pastoralisme facteur de paix et de lien social, enjeu d’un code pastoral pour actualiser les règles de gestion des ressources communes, activités pastorales et dégradation des ressources, théories tragédies des communs (G. Hardin) et gestion des bien en communs (E. Ostrom), pastoralisme et émissions des gaz à effets de serre, un bilan net négatif si l’on intègre la séquestration de carbone par les parcours pâturés, sédentarisation une solution erronée aux problèmes du pastoralisme, relations et conflits agriculteurs éleveurs, pastoralisme renforcer son intégration dans les zones méridionales, pastoralisme et sécurité des espaces transfrontaliers…
Au terme de ce débat très animé qui a mobilisé près de 300 étudiants en géographie, les responsables du département de géographie de l’Université de Moundou, comme la délégation de la plateforme pastorale du Tchad se sont félicité de la concrétisation de cette conférence. Elle rentre pleinement dans l’objectif de transfert des connaissances acquises par les membres de la plateforme au bénéfice des jeunes étudiants, prochains cadres des administrations, des organisations professionnelles et des ONG qui seront amenés à gérer et décider de l’aménagement et du développement agro-pastoral.
Les supports des présentations sont accessibles dans la rubrique la vie de la plateforme.