La Plateforme Pastorale du Tchad
     Espace de dialogue et de concertation sur les politiques publiques de développement Pastoral
    
   
    
    
    
     
            
		                    			                
			Etude prospective: systèmes d'élevage et changements climatiques au Tchad
                Auteur(s): Frédéric BAZIN Ali Brahim BECHIR Djibrine Djimingar KHAMIS
				                        Rapport de l'étude prospective pilotée par les acteurs de la plateforme en 2013 
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L’adaptation aux changements climatiques est un enjeu crucial des décennies à venir, qui ne peut dépendre des seules capacités des populations. Cela doit être une priorité des politiques publiques, notamment pour l’agriculture et l’élevage, qui constituent la base de l’économie nationale.
- Une des principales priorités est de comprendre les mécanismes de      résilience des différents systèmes d’élevage, afin de définir des      politiques différenciées visant à renforcer ces mécanismes et à pallier à      leurs faiblesses. Ainsi, les systèmes d’élevage transhumants sont bien adaptés      aux aléas climatiques « normaux », à condition que la mobilité      soit assurée, mais peuvent être déstructurés par des aléas exceptionnels      plus fréquents, comme par exemple des sécheresses répétées.
- Les politiques publiques sectorielles doivent favoriser les systèmes      d’élevage les plus résilients. En zone sahélienne, cela signifie      clairement donner la priorité à la mobilité de l’élevage et limiter,      autant que faire se peut, les dynamiques de sédentarisation. Cela signifie      aussi sécuriser la mobilité au travers d’investissements – en hydraulique      pastorale, en marquage des chemins de transhumance – mais aussi par      l’adoption d’un cadre légal qui garantisse les droits des différents      utilisateurs des ressources naturelles et du foncier et qui favorise les      concertations aux différentes échelles territoriales.
- Elles doivent aussi intervenir dans la prévention et la gestion des      crises. Les systèmes d’information et d’alerte précoces peuvent fournir      aux éleveurs des informations importantes afin de les aider à prendre      rapidement des décisions stratégiques en cas de crise. Toutefois, pour      qu’ils soient vraiment fonctionnels, il faudra veiller à définir avec les      organisations d’éleveurs les informations pertinentes et utiles ainsi que      les canaux et les modalités de diffusion de ces informations qui, jusqu’à      présent, n’ont guère été utilisées que par les institutions publiques. La      structuration en cours des éleveurs et pasteurs en organisations régionales      et nationale peut apporter une contribution aux mécanismes d’anticipation,      de prévention et de vérification d’attribution d’aides à l’élevage (stocks      d’aliments en prévision de crises, stocks d’urgence, prévention sanitaires      de risques épizootiques liés au climat, etc.).
- Enfin, les politiques de l’adaptation ne peuvent être conçues      exclusivement au sein des ministères concernés. Elles doivent faire      l’objet de concertations à la fois avec les organisations de producteurs      et avec les autres secteurs concernés, comme par exemple l’agriculture et      l’environnement. En effet, une mesure favorable à l’adaptation des      systèmes agricoles – par exemple la promotion des cultures de décrue ou      des cultures irriguées en bordure des points d’eau – peut limiter les      capacités d’adaptation des éleveurs – en limitant leur accès aux ressources      fourragères et hydriques indispensables à leur mobilité. Les résultats de      ces négociations intersectorielles devraient former la base du programme      d’action national d’adaptation aux changements climatiques (PANA).
- Les financements internationaux pour l’adaptation se mettent en place      progressivement, mais le Tchad n’en a pratiquement pas bénéficié. Pour      pouvoir accéder aux fonds disponibles, il est important qu’un processus de      concertation avec les bailleurs et les institutions multilatérales – par      lesquelles passent l’essentiel de ces financements – soit mis en place. Il      sera aussi nécessaire de renforcer les capacités des institutions      tchadiennes à définir des priorités en matière d’adaptation. La prochaine      révision du PANA est, de ce point de vue, une opportunité à ne pas manquer      pour affirmer les priorités du secteur de l’élevage en matière      d’adaptation et favoriser les mises en cohérence intersectorielles.
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